#RDVAncestral : Rencontre avec Antoine Cave

20/06/2021 11:27

Comme prévu ce 19 juin, j'ai donné rendez-vous à l'aube à Marty McFly et sa Delorean pour remonter quelques siècles.

Le temps est clément et je monte à coté du chauffeur, un peu étonnée, d'une part qu'il soit là et d'autre part qu'il veuille bien m'emmener avec lui alors que je ne l'ai vu qu'en rêve.... Mais bon c'est ainsi et je suis prête pour le grand voyage. Avant de mettre le contact, Marty me demande quelques précisions :

-Où veux tu aller ? qui veux tu rencontrer ?

-J'aurais aimé aller à Saint Etienne, rencontrer un ancêtre de mes cousins germains. il est armurier et s’appelle Antoine CAVE.

-Ok, parée pour le départ ?

Il met le contact et appuie sur accélérateur... Quelque peu impressionnée, nous survolons la France. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous voici au dessus de Saint Etienne. La voiture se pose sur la place Chavanelle.

Entre la Grand 'rue, la Place du Peuple et Badouillère, on entre dans une zone pietonne : c'est l'ancien quartier Saint-Jacques de Saint-Étienne qui accueillait au Moyen-Age un chemin de Saint-Jacques de Compostelle. On y trouve des bâtiments de deux à trois étages datant du 17e siècle, parfaitement restaurés. Un peu plus loin, la place Chavanelle, qui accueillait les magasins de la Manufacture royale d'armes. Extrait de #MonSainté : Chavanelle, le cœur historique et commerçant de Saint-Étienne.

#RDVAncestral : Rencontre avec Antoine Cave

Nous quittons la voiture et elle disparaît aux yeux de tous. Un peu inquiète sur la façon dont on va revenir, je me dis que Marty doit avoir l'habitude... moi je dois trouver Antoine CAVE. Son magasin ou atelier, je ne sais trop se situe rue Croix Courette, non loin de là. En effet , je trouve très vite, la rue n'est pas longue et je rentre. A vrai dire, je ne sais même pas en quelle année nous avons atterri. Heureusement, un calendrier est fixé au mur et m'indique l'année 1880. Un homme, la petite cinquantaine travaille derrière le comptoir.

- Bonjour Monsieur, dis-je, ne sachant trop par quoi commencer..

- Bonjour Madame, que puis-je pour vous ?

- En fait, je suis une cousine germaine de vos descendants. (je vois un sourire narquois sur son visage... il doit penser avoir une folle devant lui ..) je vous explique : je fais de la généalogie.

-de la quoi ?

-De la généalogie, c'est à dire que je recherche mes ancêtres en remontant le plus loin possible. En me penchant sur l'arbre...

- Vous êtes tombée sur la tête car la branche a cassé ?

- Mais non pas du tout, c'est une façon de parler... J'ai remonté les ancêtres de mes cousins et je vous ai trouvé. Vous êtes né le 12 mars 1831 et vous avez épousé en 1851 Françoise TOURNEBIZE dont vous avez eu plusieurs enfants: en particulier, trois fils : Claude né en 1852, Narcisse né en 1855 et Vital né en 1859. En essayant de savoir ce qu'ils étaient devenus j' ai trouvé cet entrefilet dans le journal de la Loire et de la Haute Loire du 6 janvier 1875 :

Qu'avaient donc fait ces deux galapiats pour que vous fassiez paraître cet article dans le journal ???

- Alors ça , il me semble que c'est assez clair..! Ces deux garagnats, comme on dit chez nous, étaient mineurs à l'époque et voulaient s'installer comme armuriers indépendants. Je n'étais pas d'accord et comme ils étaient brequins, enfin têtus comme des mules, j'ai bien été obligé de prévenir que je ne serais pas là pour compenser les emprunts ou les pertes....Heureusement, Claude mon aîné m'a secondé et a pris ma suite .

Nous sommes en 1880, je ne vais pas lui dire que Narcisse va mourir en 1883. Quant à Vital je n'ai rien trouvé sur lui !

- Mon fils Claude est déjà marié et je suis grand-père d'un petit Antoine qui a 3 ans. Il promet celui là !!! on en fera quelqu'un , je vous dis!!!

Antoine est fier de son petit fils qui, en effet deviendra un industriel, inventeur etc....

Mais je ne vais pas lui raconter tout ça.

- Au revoir Monsieur Antoine, très heureuse d'avoir fait votre connaissance.

- Moi de même, si vous voyez mes descendants, embrassez les de ma part.

- Avec plaisir !

Je referme la porte et rejoins Marty qui m'attendait à l'angle de la rue. Et hop prête pour le retour en 2021!!!

PS: Garagnat et brequin sont des mots du "parler gaga" typique de la région stéphanoise.