#1Jour1Ancêtre : Jean-Antoine Teillard : 25 mai

En ce 25 mai 1949, j'allais sur mes  9 mois. Quelques jours avant, Maman avait reçu un télégramme l'informant que Jean, comme tout le monde l'appelait, était au plus mal et qu'elle devait venir à Rive de Gier rapidement si elle voulait revoir son père vivant. Papa et maman sont partis tout de suite, me laissant aux bons soins de mes sœurs et de mon frère et sans doute de la femme de ménage en qui elle avait pleine confiance. Enfin , je suppose, car je n'en ai aucun souvenir. Peut-être somme nous tous partis avec nos parents. Papa travaillait à la SNCF, donc les voyages  étaient gratuits... Et heureusement car nous habitions Nantes.

Mon cher Pépé, autant dire que je ne t'ai pas connu. Tu es mon grand père et mon parrain. D'après les souvenirs de mes sœurs, tu étais doux et si gentil. Tu n'avais que 65 ans quand tu nous a quitté, mais la vie ne t'a guère épargné.

Né en 1884, tu es le troisième fils d'une fratrie de sept enfants dont seulement deux filles. De faible constitution, tu es exempté de service militaire. En avril 1909 tu épouse Florence Combe, fille unique d'un couple de boulanger de Rive de Gier. Florence a perdu son père deux ans plus tôt.  Le 7 avril 1910 naît votre seul et unique enfant, Suzanne.  Dieu merci, tu ne feras pas la guerre de 14/18. Tu fais carrière à la Société Générale où tu commence au plus bas de l'échelle pour gravir peu à peu les échelons. En janvier 1919, tu es chargé du bureau de l'agence de Royan en Charente inférieure. Après quelques années de pur bonheur, la santé de Florence se dégrade. Elle va de moins en moins bien, souffrant de troubles cardiaques. Tu te mets en disponibilité pour pouvoir l'accompagner à Grasse où le climat lui convient mieux. Mais il faut bien revenir à la dure réalité et Florence vous quitte le 20 mars 1930 à 44 ans.

Mon Pépé, comme cela a du être difficile, d'autant que ta Suzon rencontre peu après l'amour de sa vie et se marie en 1933.  Mais elle ne t'oublie pas pour autant et tu as toujours ta chambre chez eux. Tu profites de tes deux petites filles nées avant la guerre. Ta mauvaise santé te rattrape et tu es atteint de tuberculose. Il faut te séparer des petites que tu ne verras plus que pendant les vacances. Installé à Rive de Gier, c'est ta sœur Jeanne restée célibataire qui prend soin de toi.   Un petit fils naît en 1943 puis une petite dernière en 1948. 

Voila une des photos que je préfère :  Il y a 75 ans.