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des histoires de famille , des rencontres improbables , etc.....

#RDVAncestral : 16 décembre : Mémée Marie

Le mois dernier, j'avais retrouvé mon arrière grand-mère maternelle, ma mémère de Couzon. Cette fois , j'ai envie de voir mon arrière grand-mère paternelle, celle que tout le monde appelle Mémée Marie. Les enfants de ma génération l'ont tous connue, sauf moi ! Evidemment, je suis la petite dernière et je ne la connais que par ce que l'on m' en a raconté.  Je suis née au mois d’août, elle est décédée le 4 décembre de la même année, il y a 75 ans.

Je regarde son portrait et je m'envole... Me voici à Saint Etienne. Je reconnais la Grand'Rue avec ses rails de tramway. Saviez vous que c'était la seule ville de France à avoir conservé ses rails et que le tramway n'a jamais cessé de fonctionner depuis sa mise en service en 1881 ? Je suis devant le N° 45. C'est là que la famille Bruyas a emménagé  dans les années 1925/1930. Mes grands-parents au premier étage et mes arrière grands-parents au deuxième.

#RDVAncestral : 16 décembre : Mémée Marie
#RDVAncestral : 16 décembre : Mémée Marie
#RDVAncestral : 16 décembre : Mémée Marie
#RDVAncestral : 16 décembre : Mémée Marie

Je passe le porche et je me retrouve dans un couloir qui donne sur une cour où se trouve des ateliers  d’artisans. Des boites aux lettres en bois couvrent tout un pan de mur, le nom des propriétaires est écrit en lettres dorées. Je monte directement au deuxième et je sonne à la porte. Même à travers cette porte, je sens une bonne odeur de pain grillé !  On ouvre, une petite femme toute menue, souriante, habillée de noir , mais avec un joli tablier à fleurs m'accueille.

-Bonjour, que puis-je faire pour vous ? 

Je ne peux quand même pas lui dire que je suis son arrière petite fille, elle ne va pas comprendre..

- Bonjour, je suis journaliste (ce n'est pas la première fois que j'utilise ce subterfuge et en général, ça marche), je viens discuter avec vous car je fais un reportage sur la façon dont les veuves ont vécu la guerre. J' ai appris que vous aviez perdu votre mari en octobre 1939 et par là même, vous vous êtes retrouvée seule.

-En effet, mais entrez donc, je préparais le goûter de mes arrières petits-enfants. Vous allez bien prendre une tasse avec nous. Ils ne vont pas tarder à monter, ils sont à l'étage en dessous avec ma fille et ma petite fille. Ils sont tellement gentils et sages. Mais tout ça fait bien du bruit et quand Louis (c'est le mari de ma petite fille) veut travailler dans son bureau, il lui faut plus de calme. Alors tout ce petit monde monte chez moi et j'essaye de les gâter comme je peux.

Sur la vielle cuisinière, les tranches de pain grillent doucement, le lait chauffe et Mémée Marie met son pique feu dans les flammes.

-Je le mets maintenant, comme ça il sera bien rouge pour faire fondre le sucre dans les tasses de lait chaud, ça fait comme du caramel. Ils adorent ça. Sans être vraiment gourmands, ils aiment bien les bonne choses. Je me souviens que pendant la guerre, quand il n'y avait plus de farine de blé, je faisais des tartelettes avec de la farine de châtaignes, je les garnissais avec quelques fruits confits et je recouvrais le tout de confiture maison. Ils se régalaient. 

-Vous en avez combien ? 

- Pour le moment, j'en ai quatre : Danièle, Nicole, Pierre et Jean-Pierre. Ma petite fille, Janine va bientôt accoucher !   

Nous sommes donc fin 1945 ou début 1946.  Elle me parle de mes deux sœurs, de mon cousin Pierre et de mon frère. Donc ce n'est pas encore cette fois que je saurais si elle a fait ma connaissance entre ma naissance fin août 1948 et son décès, début décembre 48. Cette question restera à jamais une question ! 

On sonne à la porte !

-Ce sont les petits.

-Je vais vous laisser en profiter, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Merci de m'avoir reçue.

En sortant je croise une bande de joyeux bambins entre 10 et 3 ans accompagnée par leur grand-mère, Jane et sa fille .

Après les avoir tous saluer, je referme la porte derrière moi. Je reste un peu sur le palier, mélancolique, car je n'ai pas connu cette tranche de vie. Je les entends rire ... 

 

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A
ça donne envie de prendre le goûter chez votre AGM
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F
Récit très vivant, on ressent bien le brin de nostalgie de la rédactrice
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